Au moment de réserver votre billet d'avion, le suspens est à son comble. Compensera, compensera pas ? Et puis d'abord, qu'est-ce que la compensation ? On nous parle tout le temps de neutralité carbone, de contribution, de puits naturels... mais pour les néophytes, ça ressemble plutôt à de nouvelles punitions financières qu'à de vraies solutions.
Quant aux entreprises, elles n'ont pas hésité à franchir le pas de la compensation carbone, souvent pour de bonnes raisons... mais aussi pour redorer un blason industriel terni par des décennies passées à polluer.
Allez hop, faisons le point sur les idées reçues et éclaircissionst les mystères de la compensation carbone
La compensation carbone est l'un des outils mis à disposition des organismes, particuliers et entreprises qui souhaitent atteindre la neutralité carbone.
L'ADEME, Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie chargée d'accompagner les Français vers la transition énergétique, lui préfère d'ailleurs le terme de contribution carbone.
Dans l'Accord de Paris, ratifié en 2015 et visant à plafonner au maximum l'augmentation de la température mondiale à moins de 2 °C, 195 pays se sont engagés à atteindre la neutralité carbone d'ici à 2050. Soit réussir à absorber autant d'émissions carbone que ce qu'ils produisent.
Évidemment, l'effort citoyen est aussi encouragé.
Pour y arriver, il faut en partie compter sur des “puits de carbone naturels", comme les océans, les forêts et les sols. Tous ces écosystèmes stockent du dioxyde de carbone, l'un des principaux Gaz à Effet de Serre (GES). Par conséquent, ce sont des alliés incontournables pour limiter le réchauffement climatique.
Problème, on arrive aujourd'hui à capter une dizaine de gigatonnes de CO2... contre 36.3 produites en 2021.
À l'heure actuelle, l'ADEME a recensé plusieurs options de compensation carbone pour renforcer notre capacité à capter nos émissions :
Concrètement, ces solutions permettraient de réduire notre empreinte carbone et de diminuer notre impact environnemental.
Des entreprises se sont emparées du sujet et proposent aujourd'hui de vendre des crédits carbone, aux entreprises comme aux particuliers. Ces crédits servent ensuite à financer des projets permettant de réduire les émissions de GES.
Dans ton cas, sache qu'il existe de nombreux calculateurs (dont l'un des plus valables est encore relié à l'ADEME, accessible en cliquant sur ce lien) permettant d'évaluer ton bilan carbone.
Une fois que vous l'aurez mesuré, vous aurez le choix entre prendre des mesures pour changer vos habitudes de consommation… ou mettre la main à la poche pour financer un projet de compensation carbone.
Problème : de multiples projets restent obscurs, sans transparence et suscitent beaucoup d'interrogations quant à la réelle utilisation des fonds… ou tout simplement quant à leur efficacité.
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Si l'utilité de la compensation carbone est souvent remise en question, il est clair que cette solution représente un atout indéniable pour espérer limiter les dégâts.
Maintenant, vous avez aussi le droit de vous interroger sur la réelle utilité de la compensation carbone… et c'est là que le bât blesse.
Concrètement, à l'instant T, il n'existe aucune étude prouvant l'efficacité de la méthode.
Pour Kirsten Zickfield, qui a contribué à la rédaction du 3ème volet du GIEC, «on se dit qu’on peut continuer à exploiter les énergies fossiles et à développer des sables bitumineux, si en contrepartie on plante des arbres pour compenser ces émissions de GES. Dans un sens, c'est de la triche. »
À vrai dire, il existe plusieurs problèmes bien réels, qui remettent en cause l'utilisation seule des puits carbone pour sauver le monde :
En 2016, une étude démontrait que sur 5655 projets étudiés (soit les ¾ des propositions à l'époque), 85 % d’entre eux avaient une "faible probabilité d’assurer les réductions d’émissions promises".
Seuls 2 % des projets, représentant 7 % des crédits, répondaient aux critères de qualité requis.
Un bon projet de contribution carbone doit répondre à plusieurs conditions :
Par ailleurs, il existe des certifications plus ou moins crédibles. Les plus valables sont ceux appelés “standards”. Leurs référentiels sont basés sur les conditions citées juste au-dessus.
Il existe 3 standards internationaux reconnus :
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